Quand la poésie mène à la science! :10/08/17
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7h00 Réveil à 1800m. Il a plu au cours de la nuit, le temps est frais. Bien content d'avoir dormi à l'abri. Un coup d'oeil sur la météo me laisse perplexe. La pluie s'annonce au nord. Ajouté à cela la route Briançon Grenoble qui n'est pas agréable à vélo, le doute s'installe sur la conduite à tenir.
Pour l'instant c'est l'heure du petit-déjeuner que je partage avec un autre pensionnaire. je l'avais pris la veille pour un membre de la famille. Il est en résidence ici. Il travaille sur le projet d'hypertéléscope de la vallée de l'Ubaye, un projet soutenu par le Collège de France. Un Hypertéléscope, c'est quoi? Et bien la réponse est simple.
Vous prenez une vallée en auge (pas la vallée d'Auge, on est dans les Alpes!), orientéee est-ouest dans le sens du mouvement des étoiles. Sur chaque versant de la vallée, vous géopositionnez un miroir qui captera les lumières du ciel et les renverra vers une nacelle, elle-même géopositionnée au-dessus de la vallée. Equipée de caméras, la nacelle renverra les images vers le téléscope... Si j'ai bien compris c'est cela un hypertéléscope. Avantage, cette technologie permet de faire l'économie de grands miroirs. Difficulté, il faut être fin dans les réglages et les coordinations. La construction bizarre que j'ai rencontrée hier dans la descente à la limite des alpages, c'est la base de travail, avec tous les équipements électroniques nécessaires, des abris et tipis pour travailler protégés du froid et de la pluie. C'est un projet initié par l'astrophysicien Antoine Labeyrie en 2015, professeur alors au Collège de France (http://hypertelescope.org/).
9h30 je prends congés direction Barcelonnette. je rejoints très vite la route du col de la Cayolle que je pensais franchir hier. Il suffit de quelques mètres pour entendre les bruits bizarre de mon vélo lui jusqu'à maintenant, très silencieux. A l'écoute je repère le frottement des garde-boues avant et arrière sur les pneux, défaut rapidement réparé. mais il reste un bruit toujours. Un examen plus attentif fait apparaître que la roue avant est desserrée. Il a y du jeu et la roue frotte...L'opération effectuée, tout repart comme avant. Je descends vers Barcelonnette 15km plus bas, il fait toujours frais.
La pause café est la bienvenue. Elle me permet en outre, de découvrir que la veille un violent orage s'est déclenché sur le Queyras, des routes sont coupées. Renseignements pris à la mairiie, pas de problème en direction de Vars, la route est ouverte et le temps devrait s'améliorer.
C'est le dernier col à franchir pour boucler la route des "Grandes Alpes" commencée l'an passé en partant de Thonon. Je m'étais arrêté à Guillestre après le col de l'Izoard..
Le col de Vars, je l'ai déjà monté il y a une dizaine d'années. Je m'en souviens bien. il est relativement facile au début, plus pentu vers la fin. Les 4 ou 5 derniers km sont à 9 -10% de moyenne. Je profite de cette dernière montée, les paysages sont magnifiques, mais je me ressens des efforts de la veille.
Vers 14h00, j'arrive au sommet. une pause s'impose au restaurant-bar du col. Au menu omelette aux ceps et tarte myrtille.Le spectacle est dans la salle. Le patron est le sosie de Dany Boom, vingt ans plus vieux: casquette de travers, mêmes démarche, mimiques, toujours par derrière à se moquer de la patronne qui pour sa part, ne cesse d'engueuler tout le monde, la serveuse et le patron. Elle déplore leur inefficacité, leur désordre. Elle range la part de tarte prête à être servie, elle repose avec les oranges, celle que le patron avait prévu de presser... Motif les choses doivent être rangées. La serveuse ne la ramène pas mais ne cesse de marmonner "Gina (le nom de la patronne) tu nous fatigues". On se croirait dans une suite des Ch'tis, "Les Ch'tis à la montagne". Tout seul dans la salle à cette heure tardive, j'ai bien rigolé. Mais ce ne doit pas être drôle tous les jours.
Au café, la consultation de la météo, l'état général des troupes et la qualité médiocre de la fin de parcours m'amènent à confirmer l'hypothèse du matin. Je vais tenter de prendre le train à Guillestre. Un rapide coup d'oeil sur l'application dédiée montre que c'est possible;
Je profite donc de la descente du col de Vars qui sera la dernière du parcours. Le beau temps arrive, les paysages sont magnifiques. Il me faut aller jusque Mont-Dauphin où se trouve la gare la plus proche. Vers 17h00, j'y suis. Super, il y a juste un hôtel à côté. Bizarrerie, le guichetier ne sait pas qu'il est possible de prendre un vélo dans un TGV. il veut absolument que j'ai une housse. Je lui montre donc que c'est autorisé, moyennant finance. C'est la première fois qu'il fait ce type de vente depuis 3 ans qu'il est en poste. Billets en poche, je vais à l'hôtel, récupère une chambre et vers 19h30, je descends dîner, tout est parfait. Au menu Jarret de veau aux Mousserons, avec tomates et haricots verts; en prime une tarte aux mirabelles.