Ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent
Vérification faite au lever, la météo confirme les orages sur les montagnes. Il faut donc mettre en oeuvre le plan B. A l'aide de l'itinéraire fourni par l'hôtel, je suis en quelques minutes à la gare routière. Renseignements pris, on veut bien de mon vélo dans un bus en direction de Arta, la Capitale historique de l'Epire. il est 9h20, le bus part à 9h30. Je suis sauvé, je vais pouvoir échapper aux orages.
Une heure plus tard je suis à Arta où à l'entrée de la ville j'ai pu voir le vieux pont de pierre dont parlent les guides .L'un des rares monuments signalés. A la gare routière, je retente ma chance. On veut bien de moi encore, dans un bus en direction d'Athènes mais à condition que je descende à Antirio (la ville avant Rio, située côté Péloponèse.), juste avant le pont suspendu qui relie les deux rives du golfe de Corinthe. J'accepte volontiers. les orages de montagne sont définitivement mis à distance. Cela dit, tout n'est pas gagné car les nuages menacent encore.
En montant dans le bus,vient vers moi un homme avec un chapeau de cow-boy en cuir et une fine moustache. Il s'appelle Steeve. C'est un américano-suisse mâtiné d'italien et vivant en Grèce. En français, il me dit qu'il est poète et qu'il s'ennuie un peu dans cette région où il habite portant. Il va rejoindre des amis à Athènes. Repérant sans doute ma fibre poétique, il sent le courant passer entre nous. Nous échangeons nos adresses mails et m'invite à passer le voir sur la route du retour, dans les environs d'Arta. J'ai encore un nouvel ami.
11h30 à l'entrée du Pont suspendu, le bus s'arrête et me laisse sur l'autoroute au péage. Heureusement il y a un petit escalier qui me permet de sortir de l'enceinte autoroutière.
J'ai donc changé d'itinéraire. un rapide coup d'oeil à une webcab placée dans les météores me rassure. J'ai bien fait d'opter pour cette solution. Me voilà sur la rive nord du Golfe de Corinthe.
La route est tranquille. la plupart des automobilistes "longue distance" passe maintenant par la rive sud. Ici aussi il y a eu beaucoup de pluie. Tout le long du parcours je vois des restes de coulées de boue, je rencontre des gens nettoyant au jet d'eau leurs meubles et ce qui peut-être sauvé.
Un souci pour moi et de la faute à l'Europe. Sur tout le trajet sur le côté droit, la route est marquée d'une fine tranchée. C'est la fibre optique que l'Europe déploie partout. Cela fait partie du plan de relance mis en place après la crise de 2008. Très souvent, ces tranchées sont mal rebouchées (que ce soit en Grèce ou ailleurs en Europe). C'est peut-être bon pour l'économie mais dangereux pour le vélo . A la manière d'un rail de chemin de fer, ce chenal a tendance à coincer le vélo et risque de me faire chuter... Maudite Europe. Heureusement les pneus larges du vélo de randonnée permettent d'échapper à cela.
Quelques minutes encore et cette fois, c'est une guêpe qui se coince dans ma monture de lunettes et par deux fois me pique sur la tempe. la douleur est forte et se répand autour de l'oeil. Après une courte halte, je décide d'arrêter pour aujourd'hui. La pluie menace et la piqûre me fait mal.
Je trouve une chambre dans un petit village en contre bas, les pieds dans la mer.
A peine installé, la pluie fait son apparition. Bon plan. Je reste à l'abri et je tente de rattraper mon retard de blog.