14 Juillet, jour de fête

15 Juillet 2017 , Rédigé par Philippe Thillay

Tous les jours ne se ressemblent pas, ce matin, copieux petit déjeuner sur la terrasse face au lac. Le temps est clair avec des nuages. Au loin, on aperçoit une ondée. N'empêche à 9h02, je suis sur mon vélo, direction Lucerne 20 km plutôt en descente.
Au fur et à mesure l'horizon s'obscurcit. Les nuages s'accumulent sur les montagnes au sud et cela ne rate pas, la pluie fait son apparition en arrivant à Lucerne, une nouvelle occasion de tester l'efficacité de la cape.

L'entrée dans la ville est un peu chaotique. Je peine à trouver le port et à la gare.
Que faire? Continuer, prendre le train et gagner l'Italie, prendre le bateau et rejoindre le fond du lac?....C'est cette dernière solution que je retiens. je pourrai toujours prendre le train à l'arrivée.

je monte sur un bateau à Aube datant de 1927. Il traverse le lac en allant de village en village. 3h de traversée. Il y a un restaurant à bord. Le plat de pâtes sera le bienvenu.

A l'abri du vent et de la pluie,tranquile sur le bateau, je consulte météo, profil du col et booking.... Je décide de continuer à vélo et de m'arrêter à Goeschenen à mi-pente.
Ensuite, je prends le temps de regarder les paysages, le ciel progressivement s'allége. Le lac des 4 cantons, dessine une croix(la future croix suisse). Il est le berceau historique de la Suisse. C'est là qu'au 13eme siècle, les 4 territoires riverains du lac fondèrent ce qui deviendra la confédération. C'est là que Schiller écrivit la légende de Guillaume Tell. On croise d'ailleurs la chapelle symbolisant un acte héroïque de ce héros de légende.

Arrivée à Fluemen, la pluie a cessé. Ici démarre également le St Gothard express, ce train mythique qui monte au travers des montagnes. Pour ma part, c'est à vélo que je décide de rouler.
Dans un premier temps, la route progresse dans la vallée qui devient de plus en plus étroite. Piste vélo, route, autoroute, trains, rivière tout cela se rapproche. Puis la route se met à monter, la piste vélo disparaît et nous progressons vers le col.

A vélo, on dépasse les autos, chantait Joe Dassin. Cela se vérifie une fois encore. Les voitures sont bloqués sur l'autoroute en raison du tunnel. Pourtant la pente est raide, le soleil donne maintenant et il fait soif. Heureusement on trouve facilement de l'eau chez les habitants des villages traversés.
Je suis doublé par deux jeunes. Quelques minutes après je les double, ils se sont arrêtés. Puis le scénario recommence. A la fin nous monterons de concert. Eux comme les autres habitants rencontrés ne parlent pas un mot de français. Nous sommes en territoire germanique. De l'autre côté du col nous serons en Suisse italophone.
17H00, je suis à Goeschenen, terme de mon étape. C'est une plateforme, sorte de village far-west disent les panneaux d'information, née au 19eme siècle du fait du percement du tunnel ferroviaire. Ensuite on développa dans les années 50 la plateforme intermodale train+voiture pour franchir la montagne. Demain je pourrai toujours prendre le train si le temps n'est pas au rendez-vous.